Molenbeek - Chanson des rues, S, T, V, W et Z


Origine des noms des rues de Meuilebeik.

Les rues commençant par la lettre S, T, V,et Z


place Sainctelette
SAINCTELETTE (place). 
Charles Sainctelette fut ministre des Travaux Publics durant quatre ans (1878-1882) dans le cabinet libéral
homogène où il était le collègue de Pierre Van Humbeeck. Il suffit qu'il ait participé à cette équipe pour que nous sachions qu'il fut un défenseur de l'enseignement public !


la place Sainctelette




SAINT-JEAN-BAPTISTE (parvis).
parvis Saint-Jean-Baptiste
Tout ce qu'il y eut de remarquable, de curieux, de pittoresque dans l'histoire de la commune tout ce que l'on
sait de son passé tourne autour de cette église Saint-Jean-Baptiste et de la paroisse dont elle avait la juridiction. Dès 1174, le chapitre de Sainte-Gudule à Bruxelles exerçait son autorité sur le domaine religieux de Molenbeek. C'est tellement vrai que, lorsque les éche-vins locaux, adoptèrent un sceau person-nel, ils firent représenter sur celui-ci l'an-cienne église de Sainte-Gudule que l'ac-tuel édifice a remplacée. Ce sceau nous donne l'image de ce qu'était la première église de Sainte-Gudule. La construction est nettement byzantine, style fort répandu en nos régions vers l'an 1000.

En 1356, pendant la guerre entre les Brabançons et les Flamands, la ferme que le chapitre de Sainte-Gudule possédait à Molenbeek fut incendiée. Les documents attestant de l'autorité des chanoines sur le village furent brûlés dans le sinistre. Il en résulta toute une procédure au terme de laquelle le duc Wenceslas et la duchesse Jeanne confirmèrent les droits du chapitre. Les chanoines de l'église bruxelloise percevaient à Molenbeek des dîmes sur toutes choses. En 1592, un conflit les oppose à l'hôpital Saint-Jean, propriétaire de la ferme de Ransfort qui refuse de payer la dîme sur les paons (pauw thiende). Le Conseil de Brabant fut saisi du litige et condamna l'hôpital Saint-Jean à payer. Le même chapitre de Sainte-Gudule possédait encore à Molenbeek une grange située aux Quatre Vents tandis qu'en 1596 un chanoine, Philibert De Mol, se porte acquéreur d'une maison sise dans la rue de Flandre.

Chose plus remarquable : en 1431 déjà, le curé et le sacristain de Molenbeek créent une école. Alphonse Wauters raconte : " L'écolâtre de Sainte-Gudule obtint du conseil de Brabant une sentence ordonnant de fermer cette école, sous prétexte que les diplômes accordés à ses prédécesseurs limitaient le nombre des écoles que l'on pouvait ouvrir dans la paroisse à une seule, celle existant en ville. Dans la suite un nouveau conflit s'étant élevé à ce sujet, l'écolâtre Philippe Van Eertricke consentit à ce qu'il y eût à Molenbeek une école où l'on enseignerait le latin et le flamand, pourvu que le nombre des élèves n'excédât pas trente-six. Pour y être admis, il fallait habiter hors de la ville ou dans la partie de la ville située en dehors de la Verlorencost Poorte (1). L'écolâtre se réservait la nomination du maître d'école ».

(1) Porte de la Peine Perdue, à l'extrémité de la rue de Flandre.

Remontons encore les siècles d'un cran. En 1399, une maladie contagieuse décime les populations de la région. On se la-mente, on prie, on invoque Dieu et ses saints.

Apparemment, on les invoque plus fort et mieux à Molenbeek car un miracle se produit à l'église paroissiale. Un jour, Saint Jean en personne apparaît à un enfant tombé en léthargie et lui déclare qu'il a décidé de faire quelque chose pour les pauvres humanités souffrantes. Pour être débarrassé du mal, dit-il, il suffira de faire, à genoux, trois fois le tour de l'église molenbeekoise.

On ignore si cette thérapeutique guérit beaucoup de monde. Ce que l'on sait, en tous cas, c'est que l'église de Molenbeek occupait une grande place dans les dévotions de l'époque. On prétendait, par exemple, que la terre du cimetière était miraculeuse et nombre de personnes en gardaient dans leur maison.

L'église, disait-on, avait été bâtie sur un terrain qui lui aurait été donné par Sainte Gertrude. On voulut remercier la généreuse donatrice et on donna son nom à un puits voisin qui, aussitôt se mit à débiter une eau aux vertus miraculeuses (encore !) Il en naquit un pèlerinage que Bruegel illustrera, au XVI siècle. Mais il y a mieux encore : l'église de Molenbeek avait la réputation de guérir les enfants pleurards. On lisait sur eux l'Evangile de Saint Jean et les plus affreux lardons, geignant, hurlant, trépignant, devenaient sages comme des images.

Ce pèlerinage attirait à Molenheek, chaque année, jusqu'à 60.000 personnes.


***


Tout naturellement la population avait baptisé l'espace s'étendant devant l'église place Saint-Jean-Baptiste. En 1933, le Collège décida de lui donner le nom plus «chic » de Parvis et le 1er septembre de cette même année 1933 on inaugurait le nouvel éclairage électrique de cette artère où Joseph Diongre allait dresser la nouvelle église sous l'invocation du patron de la commune.





SAINT-JOSEPH (rue). 
rue Saint-Joseph
Sainte Marie a sa rue. Saint Jean-Baptiste son Parvis. Joseph étant patron de la Belgique et le père nourricier du petit Jésus, fils de Marie, on ne pouvait faire moins pour lui. D'autant, d'ailleurs, que SAINT LAZARE a sa cour, que SAINT MARTIN est évoqué. Cette dernière artère s'appelait rue de l’Écluse, à cause, comme pour la rue Heyvaert de la proximité d'une écluse sur le canal.


la rue Saint-Joseph






SAINT-MARTIN (rue). 
rue Saint-Martin
On irait croire que Molenbeek voulut honorer le saint qui s'illustra en coupant en deux son manteau. On aurait quelque prétexte à le croire car il n'y a pas si longtemps, le jour de la Saint Martin, un citoyen costumé, chevauchant une haridelle, parcourait les rues de la commune, distribuant des friandises aux enfants.
Pourtant ce n'est pas aux vertus singulières de ce concurrent de Saint Nicolas et du Bonhomme Noël que l'on voulut rendre hommage. Tout simplement doit-on se référer ici à une histoire de propriétaires. Parfaitement ! Deux « heureux de ce monde » possédaient dans le quartier, usines, maisons, terrains. Comme le hasard avait fait que tous deux se prénommaient Martin, ils décidèrent de donner le nom de leur saint patron à une artère créée dans leurs propriétés. L'édilité n'eut plus qu'a confirmer la chose.

la rue Saint-Martin

Les deux Martin dont question se nommaient Godfurnon, ce qui a des allures de juron, et Van Baver. Aucun n'a reçu une rue à son nom !




rue Saint-Julien
Il existe encore une RUE SAINT-JULIEN à Molenbeek. Comme il existe plusieurs Julien au grand livre des Bienheureux qui gazouillent à la droite du Père, on ne sait lequel choisir. On ne sait pas, surtout, ce qui a valu à ce Julien-là l'honneur d'une rue molenbeekoise. Faut-il penser que c'est encore un propriétaire qui voulut honorer le saint homme dont il portait le prénom ?


la rue Saint-Julien





SAULNIER (rue Armand de). 
rue Armand de Saulnier
Ce ne sera jamais que le ènième propriétaire. Celui-ci ne reçut officiellement son "d" minuscule qu'en 1930.
Avant cette date il était De Saulnier comme tout le monde.


la rue Armand de Saulnier





SCHEUTBOSCH (avenue et rue du).
avenue du Scheutbosch
rue Scheutbosch
Jusqu'ici s'étendait le bois de Scheut. On parle déjà en 1356 de Scheut ou Scote. Le lieu a été ainsi baptisé, dit-on, parce qu'un archer l'atteignit avec une flèche tirée des remparts de Bruxelles. On raconte même — mais que ne raconte-t-on pas ? — que l'on conserva longtemps cette flèche à l'hôtel de ville de Bruxelles. Pour d'autres le nom vient de ce qu'a l'endroit était installé une perche de tir à l'arc. Toujours est-il qu'en 1356 le lieu avait reçu son nom de baptême. C'est là que Louis de Male, comte de Flandre, installa son camp pour attaquer Bruxelles. Il avait avec lui une armée de 100.000 soldats flamands et lillois. Cette armée considérable défit les Bruxellois et s'empara de la ville.

l'avenue du Scheutbosch





SCHOLS (rue Joseph). 
rue Joseph Schols
Joseph Schols, remplaça la rue du Poudro qui avait reçu ce nom en 1924, à cause du terrain poudreux qu'on
y trouvait. Cela dura jusqu'en 1942, pas même vingt ans Et c'est deux mois après sa mort, survenue en janvier 1942, que la rue du Poudro devient Joseph Schols.
Schols était né à Bruxelles en 1872 et avait épousé une demoiselle Mertens en 1895. C'était un voyageur de commerce. Dans tout cela rien de bien remarquable, direz-vous sauf à ajouter que Joseph Schols était conseiller communal et qu'il habita rue des Béguines, 35, et rendit sans doute des services ... éminents.
Une remarque, cependant, oh ! une simple remarque. Le patriotisme sourcilleux des Molenbeekois qui ne supportèrent plus la vue de plaques portant les noms abhorrés de Hambourg, Francfort et Mayence, ce patriotisme-là n'a-t-il pas sourcillé à la lecture d'une plaque apposée sous l'occupation ? Personne n'a-t-il posé la question de savoir si cela s'était fait avec l'accord d'Hitler ? Ou s'il s'agissait, au contraire, d'un acte de résistance ? Car, enfin, se faire plaquifier en 1942, c'est ou suspect, ou héroïque...

la rue Joseph Schols





SÉRÉNADE (rue de la). 
rue de la Sérénade
Donner la sérénade... On le fait depuis 1556, du moins dans un texte français. Le mot est italien, encore que
venant du latin. La sérénade ne se donne qu'à la nuit tombée parce que serenata veut dire « belle nuit ». Il serait donc incongru de venir gratter la guitare en chantant sous la fenêtre de sa belle vers trois heures après midi.


la rue de la Sérénade





SLEUTELPLAS (rue). 
rue Sleutelplas
Un lieu-dit que Molenbeek partage avec Dilbeek. On retrouve ce nom sur les anciennes cartes mais ce n'est qu'en 1930 qu'il fut officialisé.


la rue Sleutelplas





















SONATINE (rue de la). 
rue de la Sonatine
Comme son nom l'indique, c'est un diminutif de sonate, donc petite sonate. Ce sont encore des choses qui nous viennent d'Italie.


la rue de la Sonatine





SONNET (rue du). 
rue du Sonnet
Le mot vient de l'italien et signifiait, aux origines, petite chanson. Au fil des temps, c'est devenu une poésie à couplets avec envoi. L'un des plus célèbres est celui dit d'Arvers. Mon cœur a son secret, mon âme a son mystère... On peut citer celui de Cyrano de Bergerac : « A la fin de l'envoi, je touche... »


la rue du Sonnet





STIJNS (rue Reimond). 
rue Reimond Stijns
En décembre 1907 — la veille de Noël — le Collège se rend compte qu'il existe une rue Van Meyel à Etterbeek. Comme il lui semblait indispensable d'honorer un littérateur flamand du nom de Stijns, Simon, François, dit Reimond et mort en la commune le 12 décembre 1905, l'occasion lui sembla bonne. On débaptisa donc la rue Van Meyel pour lui donner le nom de Reimond. « Ce changement, décide le Collège, sera notifié dès à présent, par les soins de la police, aux habitants de la rue, mais ne sortira ses effets qu'à partir du 1 janvier 1909, afin d'épargner aux négociants et aux industriels établis dans la dite rue de nouveaux frais résultant de l'impression des factures, en-têtes, etc ».

Bon Mais les dits habitants ne l'entendent pas ainsi. Ils y tiennent, eux, à leur Van Meyel et le font savoir avec vigueur aux membres du Collège. Alors, « accueillant une demande collective des habitants », par quatre voix contre une (celle du bourgmestre) on rapporte la mesure et on décide de donner le nom de Reimond Stijns à l'une des premières rues à ouvrir dans la commune. Cela se passe le 31 mars 1908. Deux mois plus tard on a trouvé la nouvelle rue qui sera toute heureuse d'être appelée rue Reimond Stijns...

La rue Reimond Stijns





TAMARIS (rue des). 
avenue des Tamaris
C'est un arbrisseau originaire d'Orient. Je connais la Tamarissière à Agde, en France...


l'avenue des Tamaris






TARENTELLE (rue de la).
rue de la Tarentelle
On ne s'en douterait qu'après réflexion mais le mot vient de Tarente, ville du Sud de l'Italie. En 1940, les Anglais y remportèrent une victoire aéra-navale. Mais ce n'est pas de cela qu'il est question. Tarente exporte surtout sa danse folklorique connue sous le nom de tarentelle et, au fil des temps, la musique qui rythme les pas a pris le même nom.


la rue de la Tarentelle







TAZIAUX (rue). 

rue Taziaux
A la Saint Médard, mon Dieu qu'il a plu ! 
Les marchands d'pépins 
Et de waterproofs 
Se frottent les mains 
Faut bien qu'ces gens bouffent ! 
(Les frères Jacques).

Taziaux — ne demandez pas ses prénoms (1) — était marchand de parapluies. Il était aussi propriétaire et c'est fort évidemment à ce titre qu'il reçut une rue.

(1) Si vous insistez, je vous saurais gré de vous reporter à la rubrique Wauters-Koeckx.

la rue Taziaux





TEIRLINCK (rue Isidoor). 
rue Isidoor Teirlinck
Ce littérateur flamand prit la place de Charles Gauthier sur la plaque. Ce n'est pas que l'on ait quelque reproche à faire à un littérateur, flamand ou francophone. Mais il est haute-ment regrettable que l'on ait renvoyé Charles Gauthier aux oubliettes. Il ne le méritait pas. Maréchal-ferrant, il réussit à accumuler une sérieuse fortune. Lorsqu'il mourut il légua le tout à la commune, à charge pour elle de construire un hospice pour vieillards.
Pour justifier la cruelle injustice, dont il se rendait coupable vis-à-vis du bon Charles Gauthier, le Collège de 1924 invoquait une similitude de nom avec une artère d'une autre commune. Il est vrai qu'il existe une rue Gauthier à Etterbeek mais là, il s'agit d'Antoine. La confusion disparaît dès que l'on prend l'habitude d'appeler les rues par leur nom entier. Avec le prénom. De toute manière, la similitude n'a nullement joué en d'autres cas.

rue Isidoor Teirlinck




VANDENBOGAERDE (rue). 
rue Vandenboogaerde
Un propriétaire, cela va de soi. Mais à son propos, on a quelques renseignements. Le 22 avril 1872, M.D. Vandenboogaerde écrit à l'administration communale de Molenbeek-Saint-Jean. Il s'agit de Désirius Vandenboogaerde, notaire à Poperinghe et sa lettre est une missive pompeuse de remerciement. Qu'a donc fait l'administration communale pour mériter la reconnaissance émue du tabellion de Poperinghe ? Simplement elle a biffé de sa toponymie le nom de la rue des Tartes pour lui donner celui du notaire. Vandenboogaerde Desirius possédait des terrains près de la rue Laekenveld. Il les vendit en 1879 et, depuis lors, Molenbeek a gardé son nom sur ses plaques. C'est bête, hein ?

la rue Vandenboogaerde




VANDERKINDERE (rue Albert). 
rue Albert Vanderkindere
Albert Vanderkindere fut bourgmestre de Molenbeek de 1843 à 1848. Il était médecin et quitta la commune pour s'installer à Uccle, commune dont il fut également bourgmestre, de 1854 à 1859.


la rue Albert Vanderkindere





VANDERMAELEN (rue).
rue Vandermaelen
Il s'agit de Philippe Vandermaelen, membre de l'Académie Royale de Belgique, qui créa, en 1830, l’Établissement géographique de Bruxelles. Arthur Wauters, dans son "Histoire des environs de Bruxelles", décrit l'établissement de Philippe Vandermaelen : « A côté d'un cabinet d'histoire naturelle, riche surtout en insectes, en coquillages et en minéraux, on y voit une belle bibliothèque, une mappothèque ou collection de cartes que les musées les plus considérables d'Europe seraient fiers de posséder, une collection de monnaies et de médailles et de vastes serres, parmi lesquelles on admire surtout une charmante serre d'orchidées. Le cabinet de physique est complété par une chambre obscure placée au sommet d'un bâtiment très élevé et on y a consacré à l'astronomie un cabinet disposé de manière à offrir sur le sol l'indication des mouvements des astres qui forment notre système planétaire et, adossé au plafond, un planisphère mobile, Indiquant toutes les étoiles fixes visibles sur notre horizon. Outre plusieurs ouvrages de géographie, M. Vandermaelen a publié un très grand nombre d'atlas et de cartes. De ce nombre sont l'« Atlas Universel », en 400, et l'« Atlas de l'Europe », en 100 feuilles ».
Et Arthur Wauters conclut : « Un pays ne peut trop honorer un citoyen qui fait de sa fortune un usage aussi louable... » Heureuse-ment qu'il a sa rue à Molenbeek.

la rue Vandermaelen





VANDERMEEREN (rue). <la rue Vandermeeren n'existe plus à proprement dit ... à son emplacement se situe maintenant le dépôt de bus de la STIB>
Le 9 septembre 1920, l'administration communale recevait une lettre datée d'Alcist. Un Monsieur
Vandermeeren disait : « Je suis occupé à des recherches de famille. Dans ce but voudriez-vous avoir la bonne obligeance de me dire si je puis obtenir communication et aussi en prendre copie, de la délibération du conseil communal de Molenbeek par laquelle on a donné le nom de Vandermeeren à cette rue. Et aussi la délibération relative à la rue d'Enghien. Certainement le nom de Vandermeeren a été donné en souvenir de l'ancienne famille dont, aux environs des années 1300 et plus tard, plusieurs membres (de Saventhem, de Sterrebeek, de Woluwe-Saint-Lambert) ont été échevins de la ville de Bruxelles et qui étaient affiliés aux sept lignages privilégiés. Comme cette famille avait aussi des membres au pays d'Enghien (ce que prouvent les armoiries identiques) je crois supposer que la rue d'Enghien a été dénommée ainsi pour une raison en relation avec la même famille, etc., etc. ». Deux Jours après la commune répond laconiquement à cet amateur de vérité historique que « les archives communales ne contiennent aucune mention relative à cet objet ». On ne saura donc jamais si le Vandermeeren plaquifié à quelque relation que ce soit avec l'ancienne famille bruxelloise. Voulez-vous mon sentiment ? Il y a neuf chances sur dix pour qu'il s'agisse, Ici, d'un propriétaire. Un de plus.





VANDERNOOT (rue). 
rue Vandernoot
Elle portait le nom de rue de la Cuiller à Pot (Pollepelstraat) avant de recevoir celui d'aujourd'hui.
Visiblement il devait s'agir d'honorer Heintje Vandernoot, le « révolutionnaire » de la fin du XVIII' siècle. Je mets révolutionnaire entre guillemets parce que la révolution voulue par cet avocat bruxellois était singulière. Quand d'autres appellent aux armes et au bouleversement des institutions c'est, en général, pour le progrès et la marche en avant. Rien de tel avec la révolution brabançonne de Vandernoot qui avait pour but un retour de deux siècles en arrière et la restauration des privilèges des nobles, du clergé et des corporations. Les véritables révolutionnaires de ce temps sont Vonck et Verlooy que Vandernoot combattit avec une hargne et une cruauté sans égales. Verlooy devint d'ailleurs le premier maire de Bruxelles sous le régime français après que la « révolution » de Vandernoot eût sombré dans le ridicule et l'odieux. Pourtant Jean-Baptiste Verlooy n'a pas droit à la moindre ruelle dans toute la région bruxelloise... On m'assure qu'Heintje Vandernoot n'est pour rien dans le toponyme molenbeekois et qu'en fait — vous vous en doutiez ! — le Vandernoot dont question ici était.. un propriétaire.

la rue Vandernoot





VANDERSTICHELEN (rue).
rue Vanderstichele
Le 12 octobre 1858, mourait le ministre des Travaux Publics du cabinet Rogier-Frère Orban. Le brave homme s'appelait Partoes. Ce n'était pas son programme politique, empressons-nous de le préciser ! Charles Rogier, présidant un gouvernement libéral homogène fit appel à Jules Vanderstichelen pour remplacer le défunt. Cela se passait en janvier 1859.
En 1868 — toujours au mois de janvier — c'est Frère Orban qui est chargé de former le gouvernement et Jules Vanderstichelen se voit investi du portefeuille des Affaires étrangères. Un autre Jules — Bara — était ministre de la Justice dans cette équipe et c'est lui qui déclencha ce que l'on appela « L'affaire Langrand-Dumonceau », faillite demeurée célèbre et qui révéla les collusions politico-financières de la Droite.
1870 était une année d'élections et les libéraux gouvernementaux étaient la cible non seulement de l'opposition — catholiques et socialistes — mais encore de certains de leurs amis radicaux. Le résultat des élections fut pour eux une déception. A Gand, où il se présentait aux suffrages des électeurs, le bon Jules Vanderstichelen fut proprement battu. Ce fut la fin de sa carrière politique mais non de sa gloire puisque Molenbeek l'a sauvé de l'oubli.

la rue Vanderstichele





VANDERSTRAETEN (rue).
rue Vanderstraeten
« L'ouverture de la Porte de Ninove, à l'extrémité de la rue des Fabriques, et la construction de la route de Ninove, commencée en 1827, n'avaient encore donné aucune impulsion aux bâtisses dans la partie de Molenbeek situé de ce côté, lorsqu'en 1837 M. Vanderstraeten, inspecteur voyer dans les faubourgs, proposa de construire entre Molenbeek et Anderlecht sur le versant méridional du plateau de Scheut, parallèlement au canal de Charleroi, un hippodrome d'une étendue de 25 hectares et qui servirait aussi de champ de manœuvres ». Ce plan fut reçu avec enthousiasme et approuvé en 1842 par le gouvernement. Il ne fut jamais exécuté. Reste cette plaque rappelant le nom de l'inspecteur Voyer... Et le souvenir d'un grand espoir déçu...

la rue Vanderstraeten





VAN ZANDE (rue Auguste). 
rue Auguste Van Zande
Molenbeek n'honore pas seulement ses propres premiers magistrats. Elle a des faveurs pour les bourgmestres des communes voisines. Encore qu'on veuille bien que Laurent Haeck était propriétaire d'une ferme dans la commune, il n'en demeure pas moins qu'il fut bourgmestre de Jette. Auguste Van Zande, lui, occupa des fonctions similaires mais à Berchem Sainte-Agathe.
Pour honorer ce Van Zande, la commune de Molenbeek décida, le 2 juin 1914, de débaptiser la rue de la Drève. N'est-ce pas dommage ? Anderlecht ne pouvait échapper à l'affection molenbeekoise. Aussi un de ses maires, VAN SOUST se voit-il attribuer une rue.
Sur sa lancée, et ne voulant pas faire de jaloux, elle a gardé aussi l'AVENUE SEGHERS que Koekelberg, sa voisine, consacra à un de ses bourgmestres.

rue Auguste Van Zande





VERBIEST (rue Jean).
rue Jean Verbiest
La rue des Amaryllis fut débaptisée en juillet 1946 pour honorer Jean Verbiest, ancien échevin, né en 1862 et mort en 1944. On ne m'empêchera pas d'estimer que les Amaryllis, cela sonne mieux que Verbiest. Même si les deux mots riment. Presque.


la rue Jean Verbiest





VERREPT-DEKEYSER (rue).
rue Verrept-Dekeyser
Voici les bienfaiteurs. « En témoignage de reconnaissance de la commune pour la donation que les époux Verrept-Dekeyser ont faite en faveur de l'enseignement public, le Collège a décidé de remplacer la dénomination rue De Rosne par celle de rue Verrept-Dekeyser » Daté du 14 janvier 1919.


la rue Verrept-Dekeyser





VAN WAMBEKE (rue). 
rue Van Wambeke
Cher Van Wambeke ! Il était le type même du propriétaire foncier. Il vécut de 1842 à 1928 et atteignit donc le bel âge de 86 ans. En ce temps-là, la fortune conservait. A un moment donné, le brave homme possédait plus de 58 hectares de terrain à Molenbeek ! Et on irait chicaner pour une rue ...


la rue Van Wambeke





VILLANELLE (rue de la). <cette rue n'existe plus et je n'ai pas réussi à la localiser>
Nouvelle référence à l'italien d'où nous vient ce mot désignant une danse villageoise. On pourrait ajouter à la liste des rues harmonieuses de Molenbeek, la PLACE DU TRIANGLE, pensant à l'instrument de musique, mais je crois que ce serait excessif et que les responsables ont plus simplement pensé à la figue géométrique. Comme dans le cas de la RUE DU RECTANGLE, d'ailleurs, où, après la dernière (enfin on l'espère !) guerre atterrissait l'hélicoptère postal.





WAUTERS-KOECKX (place et rue).<la place Wauters-Koeckx a été rebaptisée place Voltaire après 1975)
rue Wauters-Koeckx et place Voltaire
Un vieux journal de 1927 raconte : « Il y a là une curieuse petite place qui vous transporte comme dans un coin de villette très éloignée où règne un calme qui n'est interrompu que par les rires joyeux de jeunes enfants qui jouent en pleine sécurité car là pas de passage d'autos, pas de voitures et le piéton étranger est même suivi des yeux ainsi qu'au village ».

C'est la place Wauters-Koeckx. Mais qui sont ces duettistes ? En fait il n'y en avait qu'un mais il était brave pour deux. Ouvrier consciencieux et doué dans son métier de fondeur, il parvint à la maitrise et installa des ateliers à cet endroit. Il était très aimé et très populaire et les gens vantaient son obligeance, son bon accueil et sa charité.
Cette place était un ancien marché qu'on appelait le Marché Saint-Jean. On y vendait des porcs, tous les vendredis et le marché subsista jusqu'en 1914. Au centre de la placette on avait installé une pompe à bras où les gens du quartier venaient puiser l'eau. TAZIEAUX J.-B., qui a donné son nom à une rue du quartier, (Tazieaux Jean-Baptiste, (voir plus haut)), avait été le fondateur de ce Marché aux porcs. On remplaça la fontaine par un monument « formé d'un haut soubassement de granit sur lequel se dressait une pyramide de même pierre et d'un seul bloc. Quatre arbres encadraient ce curieux édifice.
« Ce monument, qui disparut après la guerre de 14-18, portait une quadruple inscription : « Vanderkinders, bourgmestre — Vandenbergen, échevin — Piers, échevin — Vander Meersche, secrétaire » et au-dessus du socle on avait écrit : « J.-B. Tazieaux, fondateur des marchés établis en 1847 ».
En 1884, Marie-Anna, veuve de Cornelius (voilà le prénom !) Wauters-Koeckx, est l'héritière de la fonderie, d'une maison avec ateliers et d'une parcelle de terrain.

la rue Wauters-Koeckx
la place Voltaire, anciennement place Wauters-Koeckx






ZWAAB (rue Michel). 
rue Michel Zwaab
Le titulaire de ce nom qui donne à penser qu'il s'agit d'un littérateur du XVI siècle flamand fut tout bonnement, tout prosaïquement secrétaire communal au siècle dernier. JEF MENNEKENS qui, lui, fut littérateur flamand et accessoirement secrétaire communal a droit à une place. Michel Zwaab attendit cependant, avec grande modestie l'année 1911 — alors qu'il n'est plus en fonction — pour se faire plaquifier.


la rue Michel Zwaab




Source : la chanson des rues de Molenbeek Saint Jean de Jean Francis (Louis Musin éditeur Bruxelles)




Les autres rues de la commune :




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